Je ne pense pas être matérialiste. Je n’attache que peu d’importance
aux biens que je pourrais posséder, enfin, à leur aspect « monétaire ».
En revanche, je dispose d’une foultitude de petites choses, pour la plupart ne valant rien, mais qui, à mes yeux, sont inestimables. Ces objets
représentent tous un bout de ma vie, quand je les regarde, je me souviens.
Plus puissants que les photos, ils me propulsent en quelques
secondes au cœur de mon histoire, au cœur de mes émotions les plus fortes et
les plus tenaces. Je ne les ai jamais choisis, ils se sont toujours imposés à
moi, et je crois bien que je les aime !
J’aime « Sandy », ce bout de collier
vert moche que je me trimballais partout quand j’étais toute petite. Il porte
encore les traces de mes mini-dents, et le souvenir que les adultes n’y
comprennent rien ! Tous étaient persuadés que c’était la laisse d’un chien
imaginaire. Erreur, il était un être à part entière pour moi !
J’aime « Douni », mon doudou. Un vieil
ours blanc qui m’a sauvé de nombreux cauchemars...
J’aime mon bracelet brésilien, cette loque
immonde qui n’a jamais dû être jolie, mais que j’avais trouvé sur la plage, à
Argeles. Il me raconte tous mes beaux étés au milieu des mimosas, dans le
mobil-home, la route en terre où il y avait des crottes de lapins, le bruit des
RiceCrispies sur la terrasse, les WC au fond du jardin, le puits à l’eau si
fraîche, ma sœur qui bronze, l’odeur de son huile, ma mère qui fume une
cigarette le soir, juste ses quinze jours-là, mon autre sœur, en culotte comme
moi, qui me court après pour m’arroser,…
J’aime l’élastique bleu. Il était si beau à
mes yeux d’enfant ! Mais je n’ai jamais pu le mettre dans mes cheveux… Ma
mère me l’avait coupé en punition de je ne sais quelle effronterie. Elle-même
était émue en le revoyant…
J’aime ma boite à sucres, chipée à ma mère
lorsque j’ai quitté le foyer familial. Fallait pas ma la promettre 10 ans
auparavant !
J’aime ce bouquet de fleurs séchées, là-haut, sur mes
étagères. Le destin a voulu qu’elles sèchent belles, vieux rose, bouton ouvert
pile comme il faut… Les premières fleurs offertes par mon homme…
La liste pourrait être encore longue…
Toutes ces choses ont
une odeur de madeleine… En me faisant revivre le passé, elles me montrent les
racines de mon présent…
Ce sont mes trésors.
C’est peut-être pour ça que j’ai toujours l’œil qui déborde
quand Dominique Bretodeau retrouve sa boite… (NDLR Amélie Poulain)
Article inspiré du thème 7 du projet "Photo-thérapie" chez Plume et Zoom...
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