Dans ma fratrie, nous sommes trois. Trois sœurs. Je suis
celle qui « se balance au bout de la
chaîne », comme j’aime le dire. Et le moins que je puisse dire, est
que trouver ma place dans la famille n’a jamais été chose simple. Encore que j’édulcore,
dans la réalité, je ne sais toujours pas où
est ma place…
Faisons d’abord un petit historique rapide.
Entre ma grande grande sœur et moi, il y a 10 ans. Entre ma moyenne grande sœur et moi, 2 et demi. La logique voudrait que je sois proche de la cadette, et que l’aînée nous ait été exemple puis alliée. Enfin, c’est la logique que j’aurais aimé vivre, et que je me suis peut-être imaginée à tort.
Entre ma grande grande sœur et moi, il y a 10 ans. Entre ma moyenne grande sœur et moi, 2 et demi. La logique voudrait que je sois proche de la cadette, et que l’aînée nous ait été exemple puis alliée. Enfin, c’est la logique que j’aurais aimé vivre, et que je me suis peut-être imaginée à tort.
Mais la logique et la vie sont rarement copines, et notre
histoire n’en est que plus compliquée…
Commençons par l’aînée.
Elle et moi, au jour d’aujourd’hui, nous ne nous comprenons plus. Nos contacts
sont quasi rompus. Nous sommes en total décalage.
Cela n’a pas toujours été le cas.
Toute petite, je mourrais d’admiration pour elle. Si belle, si intelligente, avec une vie de « grande »
si passionnante… J’étais vraiment très proche d’elle, j’ai de merveilleux
souvenirs en sa compagnie. Un des meilleurs est lorsque je l’aidais (je n’en
avais pas conscience à l’époque) à réviser son histoire. Le soir, je me mettais
au pied de son lit, et elle me racontait ce qu’elle avait appris en cours. J’avais
7-8 ans, j’étais pleine d’interrogations, et elle prenait le temps de répondre
à mes questions. J’aimais aussi qu’elle alimente mon goût du livre. Aurais-je
lu Balzac par plaisir sans elle ?
J’aimais tant de
choses en elle…
Mais j’ai grandi… Et si aujourd’hui je comprends que l’on
ait du mal à concevoir qu’un enfant qu’on aime devienne adulte, je ne comprends
toujours pas pourquoi elle s’est éloignée de moi à l’instant où j’ai affirmé ma
propre personnalité en dehors d’elle, de son modèle… A partir du moment où j’ai
commencé à postuler pour le « monde adulte », ma sœur n’a
eu de cesse que de me rabaisser, juger mes choix et condamner la moindre de mes
erreurs (et quel jeune adulte n’en fait
pas ?).
Reste la cadette.
Ma grande « petite » sœur.
Nos âges nous ont fatalement rapprochées. Mais certaines circonstances ont fait
que nos rôles n’ont jamais été « ordinaires »…
Le fait que mon père soit parti d’une part (de la maison, il va bien !).
Je n’en ai que peu souffert, j’avais moins de 2 ans, mes souvenirs de lui avec
nous sont inexistants, le fait qu’elle s’en soit sentie responsable dans sa
caboche de gamine (ce concept me dépassait, je ne voulais pas que « mon papa revienne », on ne
regrette pas ce que l’on ne connait pas, j’aimais notre cocons de femmes), mais
aussi et surtout le fait qu’elle ait été différente …
Singularité, retard,
handicap… On appelle ça comme on veut. Je me fous du nom que ça porte… Ce
dont je me fous/foutais moins, c’étaient les moqueries qui allaient avec… Contexte aidant donc, j’ai grandi un peu plus
vite qu’elle (beaucoup trop ?).
Et je me suis retrouvée dans une étrange case : bébé de l’une, grande
petite sœur de l’autre…
Aujourd’hui j’en suis là…
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