Telle est la terrible menace que m’a fait ma fille, pas
toutes ses dents, ni même trois ans ! Il m’a fallu réagir vite, de manière
adéquate, ne surtout pas perdre l’autorité, mon autorité, qu’elle
mettait au défi. Ses petits yeux transpiraient de fierté, et entre deux hoquets
de colère, un petit sourire narquois se devinait sur ses lèvres.
Il m’aura fallu toute ma volonté pour ne pas éclater de
rire, pour maintenir le « va au coin »,
pour rester digne face à cette micro tête brûlée.
Je ne me lasse pas d’observer ma fille et son père ! L’amour
qui les lie est si nouveau pour moi. Les voir construire cette relation si complice
me comble au plus haut point. J’aime entendre le pop pop pop des petits
chaussons de Crapulette quand elle entend Papa rentrer le soir. Voir les
paillettes dans son regard, lâchant ce qu’elle faisait et s’élancer, comme s’ils
ne s’étaient vus depuis des siècles en hurlant « oh ! Papa, mon papa
adoré ! ». La regarder s’agripper à sa jambe, un sourire irradiant
son visage, et observer du coin de l’œil l’immense fierté gonfler la poitrine
de son père, perdant en un instant son statut d’homme pour celui de roi !
Avant eux, avant ma famille, père-fille était une
chose abstraite à mes yeux, un genre de légende réservée aux « Laura Ingalls », un truc
dont je connaissais l’existence mais que jamais je n’avais vécu. Et quand je
vois mon enfant, la chair de ma chair, mon petit trésor sucré, offrir un amour
parfait à cet homme, celui que j’ai choisi, celui que j’aime, son papa-adoré,
je suis toujours un peu stupéfaite, admirative aussi.
Tout simplement heureuse d’avoir réussi à bâtir ce que je n’avais
fait qu’imaginer…
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