dimanche 9 mars 2014

Abnégations familiales

      Ah… Devenir mère… Un pur bonheur ! Une félicité sans pareil, un amour vertigineux, de l’allégresse, des chants et des danses de la joie ! Donner la vie, c’est accéder à la béatitude, ressentir une exaltante satisfaction… C’est un peu comme une grande ivresse qui fait tourner la tête, sourire bêtement, s’extasier du moindre rien.

      Vraiment, devenir mère, ça change la vie, ça chamboule tout ! Mais bon, hein, ça sent quand même un peu l’embrouille cette histoire-là. Non parce que y’a deux-trois détails qui sont pas précisés sur la notice…

       Pour commencer dis-toi que plus t’as d’enfants, plus tu manges… froid !

     Bah oui, s’ils ne sont pas assez grands, faut couper la viande et donner la becquée. S’ils sont trop grands, faut négocier sévère pour éviter les disputes et autres pinaillages. Les bébés… Les plus sournois… Tu les nourris gentiment, tu les crois endormis, et quand tu brandis ta fourchette au-dessus de ton assiette… boum ! Ils ont besoin de toi !

      Et si par chance, ô miracle ! tu réussissais à manger en temps et en chaleur, comme ça, avec toute la famille, tu te retrouves avec une assiette communale, où l’on te pique tes meilleurs morceaux et te refourgue les restes prémâchés…

       Une des autres choses dont il te faudra faire le deuil sont les grasses mat’
    
    C’est d’ailleurs le secret le moins bien gardé de la maternité. Alors bon, comme t’es au courant, t’échafaudes des plans. Genre, si je le couche une heure ou deux plus tard, il se lèvera fatalement une heure ou deux moins tôt... erreur ! 

      Un enfant, c’est comme l’alarme du vendredi que t’oublies de désactiver le samedi : rageant, strident, sans aucune pitié pour le rêve trop bien que tu faisais. En plus, impossible de feindre la surdité, sous peine de voir le volume sonore augmenter…

       Parlons-en du bruit… 

      Quand les enfants s’endorment enfin, t’es tellement plus habituée que le silence te file presque le vertige. Faut comprendre, dans la journée, entre les jouets bruyants (saleté de cadeaux pourris ! le pire, c’est que certains viennent de toi…), les pleurs et les cris (les leurs ou les tiens…), le boucan généré par le monstre lui-même (ça court beaucoup ces choses-là, et puis ça parle aussi, accessoirement) et l’ambiance « famille » (lave-linge, sèche-linge, aspirateur, et/ou lave-vaisselle…) le calme n’existe pas
      
      Et si jamais ça arrive, ça n’augure rien de bon…

     N’oublie pas au passage de faire une croix sur ton intimité… Rien de tel qu’une discussion à cœur ouvert quand tu fais pipi…

      Au final, il te faudra abdiquer et déposer au fond d’un placard ta tranquillité d’esprit. D’une part, parce que cette liste n’est pas exhaustive et que chaque famille possède ses variantes, et d’autre part, parce qu’en plus de bouffer froid, avoir sommeil et vivre dans un brouhaha infernal, ces gamins, les tiens, te feront te ronger les sangs à la moindre occasion !


        Un incommensurable bonheur te dis-je !


2 commentaires:

  1. Han comment t'es mauvaise langue... Quoi on m'a menti en me disant "tu va voir c'est QUE du bonheur!"??? mdrrr
    C'est quand même beau l'instinct de reproduction maternel et tout, ça donne un côté maso... tellement maso que même t'es prête à recommencer, enfin prête, pire tu veux recommencer ^^

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  2. héhé ! Maso et des fois même schyzo ! Passer en une seconde (voire moins) de "je vais le tuer, c'est sur, ce soir je le mets en vente sur e-bay" à "oh comme il est mignon ! Je l'aime tellement ce petit machin agaçant !! ;)
    Mais quand on se concentre très fort sur les points positifs, ils écrasent sans problème tous les désagréments livrés avec !

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